Sorts, stress et ... découvertes [Rosaline]

Une nouvelle fois, Jenkialh était mal à l'aise. Même ses camarades de dortoir le ressentaient, ce qui ne l'exécrait que plus. Elle ruminait ses sales pensées en tournant comme un lion en cage. Avouons que dans el dortoir ca ne faisait pas très ... Classe ou naturel, disons T.T Mais Jenkialh ne se sentait pas bien. Et pour de multuples raisons ; il se passait nombre de choses vraiment étranges en ce moment. Tenez, c'te personne bizarre là, le taré qui se baladait couteu en main et avait déjà tenté d'assassiner Lisbeth comme il avait tué Titania : eh ien désormais c'était à l'un des petits fidéles toutous de la petite blonde là, Tara, qu'il s'en était pris. Pourquoi ? Alors ca, personne ne le savait, pensez vous ! Mais mine de rien, ce stupide sortcelier commencait à foutre une sacrée frousse à notre impétueuse Première.

Et puis elle avait peur de Lui. Parce que Jorks l'avait prévenue. Parce que les sangraves était partout. Parce qu'elle avait raté ce maudit rendez vous. Ou plutôt non, elle y avait été. Mais elle était pressée, voyez vous : disons qu'elle avait rendez vous au même instant avec son seul ... ami. Caliban. Ca faisait un moment qu'elle ne l'avait pas vu. Elle se mordit les lèvres : comment une seule personne pouvait occuper autant son esprit ? La tourmenter ainsi ? Elle n'arrivait pas à mettre les mots sur ce qu'elle ressentait pour le petit Voleur. L'amitié, connaissait pas. Sauf si l'on considère son union avec Loods comme telle mais ... dans le cas Caliban, était-ce vraiment cela ?

Jenkilah détestait ne pas savoir. Et ne pas être en accord avec elle même, cela était encore bien pire ... Alors elle râlait, ruminait, s'énervait. Tout compte fait, il vallait mieux pour lui qu'elle n'ait pas croisé Cal récemment. ...

Loods, allongé sur son lit, bailla. Oui, bailla. Il ne lui en fallait pas plus. Elle s'étonna moins qu'elle ne s'énerva :

- Eh oh, le glandu ! Descend de là, on s'en va !

Elle lui avait parlé à voix haute. Les deux filles qui se trouvaient encore dans le dortoir la regardèrent étrangement et l'une d'elles se mit à rire moqueusement. Elle fut gracié d'un magnifique "Ta gueule" et d'une groin qui remplaca son nez. la jeune fille se mit à hurler, son amie à injurer copieusement notre brune Omoisienne avant de la sommer de lui rendre son nez original. Jenkilah refusa ouvertement et l'autre se mit à brailler qu'elle allait prévenir sur le champ sa haute Mage.

C'est dans cette ambiance plus qu'électrique qu'une sortcelière adulte pénétra effectivement dans le dortoir, se faisant bousculer au passage par une jeune fille en larmes et une autre rouge de colère. La nouvelle venue semblait chercher quelqu'un. Mais (encore une fois ?) Jenkilah était seule. Elle lui adressa un petit sourire de défi, et croisa les bras sur sa poitrine.

- Ma très chère Rosaline... Tu sais que tu m'es d'une très grande utilité... Mais cette fois-ci, j'ai une mission assez simple à te confier... Je veux que tu punisses la jeune Jenkilah'Evil. En effet, cette dernière a "séché" la Grande Réunion, pour aller à un BAL! Je veux donc que tu lui fasses comprendre les règles. Tu es mon bras droit, ceci est donc un ordre. Ensuite en tant que Haute Mage en Chef des Sangraves, je t'ordonne de revenir dans un mois pour assister à l'infection de notre plus prometteur élément. Et enfin, en tant que Chef de la sécurité, tu viendras tous les mois pour verifier qu'il n'y ait aucune faille dans notre système de sécurité.

A peine eu-Il terminé ses ordres, la boule s'éteignit, laissant Rosaline encore pensives à propos de ses directives. Qui était cette Jenkilah'Evil? Où allait-elle la trouver?!
*Pffff! Il me surestime je crois! Comment veut-Il que je trouve une personne dont j'ignore tout!*
*Moi je sais!*

Soudain, Kalane sortit de la chambre et vint rejoindre Rosaline dans le coin où elle était tapie.

*J'ai entendu le petit Dal Salan en parler. C'est une première Omoisienne! Elle est donc dans le château!*

Rosaline, remercia avec chaleur et tendresse son familier qui venait de lui donner l'information la plus précieuse. Elle alla donc d'un pas décidé à l'Intendance.

- Bonjour!dit-elle avec un sourire chaleureux je suis à la recherche d'une dénommée Jenkilah'Evil,.
-A qui ai-je l'honneur? Et pour quelles raisons devrais-je vous présentez des données CONFIDENTIELLES?!rétorqua une des deux têtes de la Tatris en accentuant sur le mot confidentiel.

*Il manquait plus qu'elle me fasses chanter... Heureusement que j'ai certaines méthodes assez... Persuasives!*

Rosaline regarda tout autour d'elle, puis voyant qu'il n'y avait personne dans les entourages, elle utilisa sa magie démoniaque :

-Par l'Obéissus, que tu m'obéisses à l'instant, et que tu me donnes mes infos sur le champ!

Comme à son habitude, la magie démoniaque fût dévastatrice, mais marcha cependant. Ainsi, Rosaline repartit avec ses infos, laissant la Tatris avec une migraine naissante... Maintenant, elle se dirigeai aux Dortoirs des Filles. Une fois devant la porte, son accréeditation l'autorisa à entrer sans même toquer. Une jeune fille la bouscula alors en pleurant . Croisant ses bras, elle amplifia magiquement le son de sa voix :

-MAIS QU'EST-CE C'EST QUE CE BORDEL?!

Elle avisa alors la jeune fille avec un groin, et lança un sort d'annulation. Elle se calma, prit un regard méchant et sadique, et demanda :

- Qui est Jenkilah'Evil?

Une jeune fille leva alors la main timidement, évitant le regard de Rosaline, pensant qu'elle allait être sévèrement punie...

Manquait plus que ça. Déjà que la brunette était de mauvaise humeur, en plus ces deux pimbêches n'avaient qu'aggravé la chose, mais là, cette ... cette ... Haute Mage ? Elle était sérieuse ou quoi ?

*Jenki ...*

Elle foudroya Loods du regard.

*Toi, tu crois que t'en a pas encore fait assez comme ca ?*
*Moi jveux bien, mais parle au moins l'Omoisien, et après on verra*

Elle regarda son familier d'un air stupide, puis, décidant qu'elle même avait été stupide, elle emis un grognement qui aurait pu être un rire si elle n'avait pas été interrompue.
Elle n'avait pas prêté grande attention à la femme en robe. Mais lorsque le jet de magie sombre jaillit, elle la regarda d'un air supect.
Qui était-elle ? Si elle l'avait déjà croisée, elle ne s'en souvenait plus. Plutôt grande, elle avait une somptueuse crinière blonde qui encadrait des yeux verts émeraude. Son petit nez surplombait une bouche tout aussi arrogante et ses pommettes étaient ornées d'un rouge qui trahissait sa colère. Bon, soit, colère qu'elle avait déjà exprimée par un magnifique "C'est quoi ce bordel" ... hum, tout aussi raffiné qu'elle ! ...
Jenkilah décida immédiatement qu'elle n'aimait pas cette femme. D'abord, elle était belle. Non pas qu'elle même ne l'était pas, mais elle haissait celles qui arborait cet air de "Je suis belle et je le sais". Cette femme était belle, et bien entendu, elle ne le savait pas seulement : elle le faisait savoir. De plus, c'était une Haute Mage. Et Jenkilah n'aimait pas, mais alors pas du tout l'autorité. Et lorsqu'elle demanda d'un ton impérieux :

- Qui est Jenkilah'Evil ?

Elle s'efforca de jouer les innocentes. Ah, cette femme ne la connaissait visiblement ni de nom, ni de réputation. Tant mieux.

- C'est moi, minauda-t-elle, puis-je savoir à qui j'ai l'honneur ?

Son interlocutrice la dévisagea d'un air hautain et dédaigneux, qui fit bouillir la Première et grogner son familier. Elle le caressa distraitement, oubliant toute rancune contre lui. Il lui envoya une image mentale radieuse. Il était heureux, car de plus, il connaissait bien sa maitresse : ce visage là était associé à la concentration. Evaluation de l'adversaire. Comment le tourner en ridicule, ou, au moins, le dominer. Et Loods avait le même esprit machiavélique qu'elle. Alors il la soutenait. Et cela l'amusait.

*Ne fait rien sans que je te le dise, mon Loods*

Cette fois, l'image mentale fut celle d'un gros chat ronronnant à ses pieds. Jenkilah éclata de rire.

- Je peux savoir ce qu'il y a de si drôle ?

Voix glaciale. Ton menacant. Rappel : ne jamais sous estimer un adversaire. Surtout si celui ci à l'air plutôt ... coriace. La meilleure défense reste l'attaque. Mais la meilleure prudence reste l'innocence. La brunette reprit son air de celle qui va être punie et répondit en tremblotant.

- Rien ... rien ... je ... excusez moi.

Elle avait un gros problème avec ses imitations : ses yeux restaient secs. Perpétuellement secs. Elle eu un soupçon de nostalgie en se rappellant celui à qui elle avait fait cette promesse. Et la seule mais récente fois où elle avait failli.

Un jour, ne pas savoir pleurer pourrait lui jouer un sacré mauvais tour ...

Rosaline, qui avait l'habitude de faire peur à tout le monde, était habituée à reconnaître des excuses potables, et des excuses non potables. Et Rosaline venait de trouver la plus douée dans l'art de faire de fausses excuses. Elle s'était presque laissée prendre dans le jeu de la jeune fille. Mais elle avait juste eu à regarder les yeux de la jeune fille pour comprendre.

- Pathétique ma petite... VRAIMENT pathétique.

Rosaline regarda alors autour d'elle. toutes les jeunes filles du dortoir les regardaient. Elle claqua dans ses mains et s'égosilla :

- Retournez toutes dormir ! Le spectacle est terminée ! Toutes, sauf Mademoiselle Evil. Suivez-moi je vous pris.

Rosaline avait repris son masque qui ne laissait transparaître aucune émotion. Elle réfléchissait...

*La punir ! Il est marrant ! Comme si c'était dans mes habitudes ! Mais bon, je dois jouer le jeu jusqu'à mon bureau.*

En effet, Rosaline avait peut-être accepté de s'infiltrer chez les Sangraves, mais elle n'avait jamais dit qu'elle punirait ou ferait du mal à quiconque ! Mais elle ne pouvait pas parler en toute sincérité. Elle savait très bien que rôdait un Sangrave à au moins chaque coin du Palais. Le seul endroit où elle pourrait parler en sécurité serait son bureau. Inconsciemment, Rosaline accélera le mouvement :

- Depêche-toi. Pas de temps à perdre...

- Pathétique ma petite... VRAIMENT pathétique.

Jenkilah bouillait. Aussi changea-t-elle radicalement de figure lorsque la Haute Mage prit la parole ; de sa petite imitation de la fillette terrorisée, elle passa à une expression de surprise puis à un visage fermé, ne lachant pas la Haute Mage des yeux. Elle fut ravie de voir que cela la destabilisa un instant, avant qu'elle ne se remette à parler.

- Retournez toutes dormir ! Le spectacle est terminée ! Toutes, sauf Mademoiselle Evil. Suivez-moi je vous pris.

Ma parole, cette femme savait-elle parler normalement ? Jenkilah se surprit à se le demander. La réponse mentale de Loods fut claire : non.
*Arrête de faire ton malin, s'il te plait*
Mais elle ne put s'empêcher de lui sourire. Elle regarda la pimbeche filer tête basse, tenant son nez comme s'il allait s'envoler, tandis que son amie la suivait, rouge pivoine, mi horrifiée, mi rageuse.

Soudain, la phrase qu'avait lancée la Haute Mage la frappa, et elle réalisa qu'elle la regardait avec attention. La suivre ... et pourquoi donc ? Que lui voulait-elle ? Jenkilah opina, mais à peine la blonde eut-elle fermé la porte du dortoir qu'elle la questionna :

- Je ne vous connais pas. Comment vous, connaissez-vous mon nom ?

La Haute Mage ne l'entendit pas, perdue dans ses pensées. Elle avait les yeux dans le vague, le visage totalement inexpressif, et avait adopté une démarche mécanique, régulière et rapide. Elle somma d'ailleurs la Première d'accélérer la cadence. Mais Jenkilah, au contraire, ralentit. Quand elle s'en rendit compte, la Haute Mage stoppa à son tour, et Jenkilah, lui redemanda, d'une voix froide :

- Comment connaissez-vous mon nom ?

Elle vit au visage de son interlocutrice qu'elle était surprise. Car son comprtement ne collait pas avec ce qu'elle était : une simple Première, qui aurait du se plier sous l'autorité. Mais non, elle n'avait pas peur. Non, elle ne voulait pas savoir ce qu'elle avait fait, où elle allait, ce qui allait se passer, ou toute autre question aussi interessante que peux se poser un adolescent pris en faute. Elle voulait juste savoir qui était cette femme.

- De plus, je pense que vous ne vous êtes pas présentée, continua-t-elle sans laisser la parole à la jeune femme. Cela m'étonne d'autant plus que vous, les Hauts Mages, êtes souvent sensibles aux questions de politesse, de bienséance et tout le blabla. Donc, vous me connaissez, soit. Mais pas moi, et je vous avoue que je ne suis pas habituée à suivre aveuglément une personne que je ne connais pas. Du tout.

Mouchée ! Elle la regarda, attendant patiemment sa réponse, debout, bras croisés, sourire satisfait aux lèvres. Son familier parfaisait le tableau, docilement assis. Il fixait lui aussi la Haute Mage de ses yeux dorés, et s'il avait pu, on aurait presque cru qu'il allait se mettre à sourire. Jenkilah n'avait pas peur. Elle savait que la Haute Mage ne lui ferais rien. Du moins, pour l'instant. Pas au milieu des couloirs d'Omois.

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