Flâner dans les couloirs est tout, sauf intéressant !

Cela faisait deux jours que Ludmilla flânait dans les couloirs. Elle se faisait sans cesse piéger par le chateau qui semblait rire d'elle, ce qui avait le don de lui mettre les nerfs à vif.

Le bal qui s'était déroulé quelques jours plus tôt s'était apparemment passé sans encombre. Apparemment car Ludmilla avait tout bonnement refusé d'aller là où tous savaient pratiquer la magie plus ou moins correctement. La crainte qu'on lui demande de faire un sort quelconque pour montrer l'étendue de sa magie l'avait fait fuir. Elle avait donc parcouru le chateau de long en large en évitant tout problème et rassurait son père en disant qu'elle cherchait un maître pour sa formation de sorcelière.
Ce qui était totalement faux !

Plusieurs fois elle était entrée dans la salle d'entraînement mais, timide, en était vite ressortie sans poser un pied sur les tatamis.

La jeune fille soupira et regarda à travers une fenêtre donnant sur un jardin populaire. Des jeunes jouaient avec leur familier, d'autres faisaient des concours de magie, d'autres encore se promenaient librement.

Et elle ne put s'empêcher de se demander si elle trouverait un jour sa place sur Autremonde...

Elle ferma les yeux un instant et respira l’air frais. Profondément. Une fois. Deux fois. Elle sourit. Elle était bien. Vraiment bien. Il n’y avait décidemment rien de mieux qu’un bain de soleil en cette saison : Emitouflée dans sa robe de sortcelière, elle avait chaud tout en laissant le froid attaquer son visage déjà rougit.

Cela faisait bien deux heures qu'ils étaient dehors. Tara était présente, Robin également, et Cal. Leurs familiers les accompagnaient, et leurs rires égayaient ce petit coin de paradis vert. Le palais du Lancovit avait beau être grand, il l'était moins que le palais doré d'Omois, et rempli d'espaces verts. La ville de Travia était également truffée d'une multitude de parcs et autres jardins où l'on pouvait également rencontrer la populace. Sauf quand, comme dans le cas présent, ils restaient, riants, allongés dans l'herbe, les yeux fermés. Seuls au monde.

- Moineau, tu viens ?

La jeune fille releva la tête, avant de s'asseoir.

- Où ? demanda-t-elle simplement.
- Faire un tour en ville, lui répondit le voleur avant de lui tendre la main pour l'aider à se relever.

Elle la lui saisit et s'épousta avant de lui répondre.

- Non, je crois que je vais rentrer. On se retrouve au palais ?

Elle eut un sourire devant la moue grimacante de Tara.

- Allez, ca sera une prochaine fois !
- Mais COMMENT veux tu que je motive deux GARCONS a faire les boutiques de Tingapour ?

Gloria éclata de rire. Elle adressa à son amie un signe de la main et s'enfuie en courant, sous les protestations de son amie. Elle s'arrêta toutefois au bout de quelques mètres, essouflée, et reprit un ryhtme de marche bien moins rapide.

Elle atteignit les portes du palais en un temps reccord.

Fabrice lui manquait. Enormément. Il avait disparu sans laisser de message. Et de voir Tara et Robin, ses deux plus chers amis, rire, s'embrasser et s'enlacer lui inspiraient la nostalgie, la colère mais surtout la tristesse. Où était il ? Pourquoi ne lui avoir laissé pas même un mot ?

*N'y pense plus, Glo*
*C'est dur, Sheeba. Très dur...*
*Je sais.*
*Je sais que tu sa...*
*Gloria !*

Elle évita de justesse la jeune fille qui était dans le couloir. Appuyée à la fenêtre, elle ne semblait pas avoir fait attention à elle. Du moins, pas avant que Gloria ne manque de la percuter. Vive, elle se retourna et se mit par réflexe en position de défense. Gloria alluma sa magie sans même y réfléchir. Puis, se rendant compte que son geste était stupide, elle l'éteignit. La jeune fille ne lui voulait pas de mal ! Elle lui sourit.

- Bonjour !

Elle hésita devant l'air méfiant de son interlocutrice, préférant attendre de voir sa première réaction.